BONJOUR A TOUS ! Dimanche du Fils Prodigue TRIODE DE CAREME
- frlazare
- 1 mars 2024
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 mars 2024
*PROGRAMME LITURGIQUES
BONJOUR A TOUS !
TRIODE DE CAREME
*SAMEDI 02 MARS OFFICE DE VEPRES
ET
*OFFICE DES MATINES : A 18H00
*LITURGIE DU DIMANCHE DU FILS PRODIGUE à 10H00
(Suivie des agapes : chaque personne porte quelque chose si possible.)
Téléphone( 0696 344321) demander l' adresse par GPS !
*PS: possibilité de bénédictions des maisons pour ceux qui le désir
Les églises, les maisons et les personnes sont ensuite « aspergées » avec cette eau bénite. La divine liturgie clôture cette fête importante. Si le lieu de culte se trouve à proximité d'un point d'eau naturel, celui-ci peut également faire l'objet d'une bénédiction.
+Père LAZARE
*Le retour du fils perdu Dimanche du Fils prodigue (1 Cor.
6,12-20 ; Luc 15,11-32)
Homélie prononcée par le père André
An nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Le Grand Carême va commencer dans deux semaines. Pour nous préparer à y entrer avec l’attitude qui convient, l’Église nous présente des figures types que le Seigneur a mises en scène dans des paraboles. Dimanche dernier, avec le Pharisien et le Publicain, nous avons été enseignés sur l’orgueil qui condamne et l’humilité qui sauve. Aujourd’hui, la démarche du Fils prodigue nous instruit sur le repentir. Le repentir, métanie en grec, signifie retournement en soi-même. Se repentir, c’est se retourner vers Dieu, alors qu’on s’était détourné de Lui. Le repentir est ce qui permet à Dieu de nous sauver, comme nous le confessons dans une prière de la Liturgie : « Tu ne méprises pas le pécheur, mais Tu as établi le repentir comme voie de salut ». Car le plus grand désir de Dieu est de nous sauver. Pour illustrer cela, le Seigneur avait déjà proposé deux paraboles : si un homme a cent brebis, qu’il en perde une et qu’il la retrouve, il éprouve une grande joie qu’il désire partager autour de lui. De même, si une femme a dix drachmes, qu’elle en perde une et qu’elle la retrouve, elle invite ses amies et ses voisines à se réjouir avec elle. Et Il avait conclu : « Il y a plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance » (Luc 15, 1-10). Puis, de manière encore plus saisissante, Il enchaîne avec la parabole d’aujourd’hui : un jeune fils demande à son père sa part d’héritage pour vivre sa vie, puis il part dans un pays lointain et va tout dépenser en vivant dans la débauche. Mais le capital qu’il a reçu a des limites, il se trouve bientôt dans le dénuement et tombe très bas dans la déchéance. Tiraillé par la faim, contraint de se faire esclave chez des étrangers et ne pouvant même pas manger la nourriture des animaux, il se ravise et décide de retourner chez son père en lui demandant pardon. Le père, qui depuis le premier jour attendait ce moment, lui tend les bras, sans même lui laisser le temps de dire un mot, et il organise une fête pour son retour, ce qui provoque la colère du fils ainé qui est toujours resté au service de son père. Là encore, il y a plus de joie pour le fils qui était perdu et qui est retrouvé que pour le fils resté fidèle, mais jaloux. Quel est le péché de ce Fils prodigue ? Assurément, la vie qu’il a menée en dépensant sa fortune avec les débauchés, avec les prostituées, est condamnable. Mais comment a-t-il pris conscience de son péché, quel a été chez lui le déclic du repentir ? Il est rentré en lui-même, nous dit saint Luc, lorsqu’il a pris conscience de son malheur, lorsqu’il a pris conscience que cette vie de plaisir qu’il a voulue n’a fait que le conduire dans une impasse. À la place de la liberté qu’il revendiquait, il a trouvé l’esclavage. Dans un premier temps, le temps du plaisir, il était déjà esclave de ses mauvais démons, mais il ne s’en rendait pas compte, car les démons agissent de manière invisible. Il ne s’en est rendu compte que lorsqu’il est devenu esclave d’un maître, bien visible quant à lui, qui l’a envoyé garder les porcs, sans rien lui donner à manger. Dans sa détresse, il a alors compris le prix de ce qu’il avait quitté, le prix de la vie qu’il menait autrefois auprès de son père. Le premier et principal péché du Fils prodigue a été de croire que sa vie lui appartenait et que, pour pouvoir en profiter librement, il lui fallait s’affranchir du père. De ce péché primordial ont découlé tous les autres péchés et dérèglements de sa vie. Nous savons en effet qu’un péché en entraîne beaucoup d’autres. Il est évident que le père, dans cette parabole, est une figure du Père céleste, une figure du Dieu qui nous a créés, qui nous aime et qui nous a tout donné pour que nous ayons la vie en abondance auprès de Lui. Et à travers ce Fils prodigue, c’est de nous que parle la parabole. Nous avons tous des péchés, plus ou moins graves. Mais le plus important, c’est l’état global de péché que nous avons contracté par notre éloignement de Dieu. Dans la Grande Doxologie, chantée aux Matines, nous disons cette double prière : « Toi qui prends le péché du monde, aie pitié de nous ; Toi qui prends les péchés du monde, reçois notre prière ». Cette reprise, presque mot pour mot, n’est pas une simple répétition, comme on pourrait le croire. Il est question, d’une part, des péchés, au pluriel, c’est-à-dire de tous nos péchés ponctuels, et d’autre part, du péché, au singulier, c’est-à-dire de l’état global de péché, qui est notre condition depuis la chute originelle. Si Dieu se retirait totalement, nous ne pourrions pas vivre une seconde de plus, plus rien ne subsisterait. Heureusement, dans sa miséricorde, Dieu ne se retire pas complètement, même si nous nous détournons de Lui. Ce n’est pas seulement la société moderne, postchrétienne, qui a rejeté Dieu. Nous tous, plus ou moins, nous vivons généralement sans tenir compte de Dieu, comme si notre vie n’appartenait qu’à nous-mêmes. Or nous ne sommes pas propriétaires de notre vie : nous l’avons reçue de Dieu comme un don. Comme nous venons de l’entendre dans la lecture de l’épitre au Corinthiens, saint Paul nous rappelle avec force que notre corps n’est pas pour l’impureté, mais pour le Seigneur, que notre corps est le temple du Saint-Esprit, et que nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes. Tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes, nous l’avons reçu de Dieu. Que faisons nous de ce don ? En réalité, nous ne faisons pas beaucoup mieux que le Fils prodigue. C’est pourquoi nous pouvons nous identifier à lui, comme par exemple dans l’hymnographie : « J'ai dilapidé le généreux don paternel ; j'ai cherché ma nourriture auprès des bêtes sans raison, malheureux que je suis, mais épuisé et affamé, je suis retourné chez le Père miséricordieux pour l'implorer tout en larmes : Reçois-moi comme l'un de tes serviteurs, moi qui me prosterne devant Toi, ô Ami des hommes, et aie pitié de moi » (Apostiches des Vêpres). Notre repentir ne doit pas se limiter à regretter nos fautes. Certes, nous devons les regretter et faire en sorte de nous corriger. Mais au-delà de nos péchés ponctuels, notre vrai repentir commence lorsque nous pleurons en ressentant que notre vie n’est pas la vraie vie, parce que nous nous sommes éloignés de Dieu, lorsque nous nous rendons compte que nous sommes exilés loin de Dieu, alors que Dieu nous avait placés dans le Paradis. C’est pourquoi, à la Vigile de ce dimanche, comme nous le ferons encore les deux prochains dimanches, nous avons chanté le psaume 136 : « Au bord des fleuves de Babylone, nous pleurions en nous souvenant de Jérusalem… ». Parce que nous sommes fondamentalement dans la même situation que le peuple d’Israël lorsqu’il était déporté à Babylone, plusieurs siècles avant la venue du Christ. Et cette situation devrait nous être insupportable. Je pense ici au Métropolite Antoine de Souroge de bienheureuse mémoire. Il était à la tête du diocèse du Patriarcat de Moscou en Grande Bretagne pendant toute la deuxième moitié du siècle dernier. Lorsqu’il recevait en confession des personnes qui ne savaient pas dire leurs péchés, il leur disait : Si tu ne sais pas dire ton péché, dis quelle est ta souffrance. Cela ne veut pas dire que si quelqu’un souffre, c’est à cause de ses péchés, mais la souffrance, quelque part, est révélatrice du péché. Alors, comme le Fils prodigue, ayant pris conscience de notre misère, tournons nous vers le Père et disons lui : « Père, j’ai péché contre le ciel et contre Toi, reçois-moi qui me repens ». Pour que le Père nous ouvre les bras. Car, comme le père de la parabole, Dieu nous voit de loin et attend notre retour vers Lui, pour que nous soyons à nouveau réunis à sa table, pour la jouissance des biens célestes qu’Il veut partager avec nous. Amen.
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