top of page
4842A017-25A5-4EFE-9BEE-811EA184CF58_1_102_o_edited.png

Blog de la Paroisse

Rechercher

LITURGIE DU DIMANCHE DU TRIOMPHE DE L'ORTHODOXIE.

Dernière mise à jour : 10 mars











BONJOUR À TOUS!


(BON CARÊME, SOYONS COMME LES VIERGES SAGES, SI POSSIBLE ÊTRE À L'HEURE)


Que notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus-Christ vous bénisse.





DIMANCHE DU TRIOMPHE DE L'ORTHODOXIE.

(Les quarante Martyres de sébaste)




*SAMEDI 08 MARS OFFICE DE VÊPRES ET MATINES A 18H00


*LA CELEBRATION LITURGIQUE DU DIMANCHE DU TRIOMPHE DE L'ORTHODOXIE 09 MARS SERA : à 10H00

*Suivie de petites agapes : (chaque personne porte quelque chose si possible café,thé,chocolat chaud à l'eau, biscuit)

( TL: 0696 344321 info) ADRESSE: 4 chemin du morne Laurent Tivoli



*(lire fait notre connaissance et est important pour notre expérience pratique, face a nos difficultés.)CLIC EN BAS





+Père Lazare




SAINT ET GRAND CARÊME DEUXIÈME SEMAINE





Liturgie des Présanctifiées :OFFICE DE CARÊME


TOUS LES:MERCREDIS 12 MARS AU 16 AVRIL A 18H

TOUS LES:VENDREDIS 14 MARS AU 11 AVRIL A 18H



4. UN "STYLE DE VIE" LE CARÊME.

L’effort de Carême ne se réduit pas à l’assistance aux offices liturgiques, au jeûne et à la prière à intervalles réguliers ; ou, du moins, ces pratiques, pour être efficaces et avoir un sens, doivent être soutenues par la vie entière. En d'autres termes, elles nécessitent un "style de vie" qui ne soit pas en contradiction avec elles, qui ne coupe pas en deux l'existence. Autrefois, dans les pays orthodoxes, c'était la société elle-même qui offrait ce soutien, constitué par tout un ensemble de coutumes, de changements extérieurs, de lois et d’observances publiques et privées, ensemble qu'englobe le terme russe « hyt » et que rend en partie le mot " culture ". Pendant le carême, toute la société acceptait un certain rythme de vie, certaines règles qui rappelaient constamment à ses membres qu'ils étaient dans cette période de l'année. En Russie, par exemple, il était impossible de l'oublier, ne serait-ce qu'en raison de la façon spéciale de sonner les cloches des églises ; les théâtres étaient fermés et, en des temps plus reculés, les tribunaux suspendaient leurs activités. Toutes ces choses extérieures n'avaient évidemment pas par elles mêmes le pouvoir d'obliger l'homme au repentir ou à une vie religieuse plus intense ; mais elles créaient une certaine atmosphère, en quelque sorte un climat de Carême qui rendait l'effort personnel plus facile. Nous sommes faibles et nous avons besoin de rappels extérieurs, de symboles et de signes. Le danger est, évidemment, que ces symboles extérieurs ne deviennent des fins en eux mêmes et qu'au lieu d’être de simples rappels, ils n’en viennent à être, pour l'opinion populaire, le contenu même du carême. Nous avons déjà signalé plus haut ce danger, quand nous avons parlé des coutumes et des pratiques extérieures qui se substituent au véritable effort personnel. Bien comprises, cependant, ces coutumes constituent un lien qui unit l’effort spirituel à la totalité de la vie. Nous ne vivons pas dans une société orthodoxe et il n'est donc pas possible de créer un "climat" de Carême au niveau de la société. Que ce soit ou non le carême, le monde qui nous entoure et dont nous faisons partie intégrante ne change pas pour autant. En conséquence, cette situation exige de nous un nouvel effort pour repenser le lien religieux qui existe nécessairement entre "l’extérieur" et "l’intérieur". Le drame spirituel du sécularisme est qu'il nous jette dans une véritable "schizophrénie" religieuse qui divise notre vie en deux parties, la partie religieuse et la partie séculière, qui sont de moins en moins interdépendantes. Il faut donc faire un effort spirituel pour transposer les coutumes et les rappels hérités de la tradition, qui constituent les moyens de notre effort de Carême. À titre d'essai, et d'une façon qui sera nécessairement schématique, on peut considérer cet effort d'une part sur le plan de la vie familiale, et d'autre part hors du foyer. Dans la conception orthodoxe, le foyer et la famille constituent le premier et le principal terrain de la vie chrétienne, ou du moins, le lieu où les principes chrétiens s'appliquent à la vie quotidienne. C'est certainement le foyer, le style même et l'esprit de la vie de famille, et non l'école, ni même l’Église, qui façonnent notre première vision du monde, qui modèlent en nous une orientation fondamentale dont nous pouvons ne pas même être conscients pendant longtemps, mais qui, en définitive, deviendra un facteur décisif. Dostoïevski fait dire au starets Zossime dans Les Frères Karamazov : "Un homme qui peut se rappeler de bons souvenirs de son enfance est sauvé pour toute sa vie." Il est fort significatif pour lui de faire cette remarque après avoir rappelé le souvenir de sa mère qui le menait à la Liturgie des Présanctifiés, tout en évoquant la beauté de l'office et la mélodie incomparable de ce chant de Carême : "Que ma prière s'élève comme l’encens devant toi." Que peuton faire alors, que doit-on faire à la maison pendant le carême ? Tout le monde sera certainement d’accord pour reconnaître que l'ensemble de la vie familiale a été radicalement transformé par la radio et la télévision. Ces "mass media" (moyens de communication sociale) pénètrent aujourd'hui toute la vie. Il n'est pas besoin de sortir pour être dehors ! À tout instant le monde entier est là, à ma portée. Peu à peu, l'expérience élémentaire d'être au cœur d'un monde intérieur, le sentiment même de la beauté de cette "intériorité", disparaissent tout simplement de notre culture moderne. Si ce n'est pas la télévision, c'est la musique. La musique a cessé d'être quelque chose que l'on écoute ; elle devient vite une sorte de fond sonore pour la conversation, la lecture, la correspondance, etc. En fait, ce besoin d'entendre constamment de la musique révèle l'impossibilité où se trouve l'homme moderne de goûter le silence, de le concevoir non comme une chose négative, comme une pure absence, mais précisément comme une présence et comme la condition de toute vraie présence. Si le chrétien de jadis vivait, en grande partie, dans un monde silencieux, qui lui offrait une large possibilité de se concentrer et d'avoir une vie intérieure, celui d’aujourd’hui doit faire un effort particulier pour retrouver cette dimension essentielle du silence qui, seule, peut nous mettre en contact avec les réalités supérieures. C'est pourquoi le problème de la radio et de la télévision, durant le carême, n'est pas un problème marginal, mais, sous bien des aspects, une question de vie ou de mort spirituelles. Il faut bien se rendre compte qu'il est impossible de simplement partager sa vie entre la "radieuse tristesse" du carême et la dernière nouveauté de l’écran. Ces deux choses sont incompatibles, et l'une des deux va nécessairement tuer l'autre. Et il est très probable qu'à moins d'un effort particulier, la "dernière nouveauté" ait plus de chances de l'emporter que la "radieuse tristesse". Une première pratique à suggérer serait donc de réduire sérieusement l'usage de la radio et de la télévision durant le carême. Nous n'osons pas espérer un jeûne total, mais seulement un jeûne ascétique qui, comme nous le savons, suppose avant tout de changer son régime et de le réduire. Il n'y a rien de mal, par exemple, à continuer à suivre les nouvelles ou à choisir des programmes sérieux, intéressants et qui puissent enrichir intellectuellement ou spirituellement. Ce qui doit cesser durant le carême, c'est le fait de "s'adonner" à la télévision, qui transforme l'homme en une chiffe avachie dans un fauteuil, collée à l'écran et absorbant passivement tout ce qui peut en sortir. Quand j'étais enfant (c'était la période pré télévision), ma mère avait l'habitude de fermer le piano à clef durant les première, quatrième et septième semaines de Carême. J'en ai gardé un souvenir plus vivant que des longs offices de Carême ; et encore aujourd'hui, une radio qui marche pendant le carême me choque presque comme un blasphème. Ce souvenir personnel ne fait qu'illustrer l'impression produite sur l’âme d'un enfant par certaines manières d'agir très extérieures. Ce qui est en jeu ici, ce n'est pas une simple coutume isolée ou une règle, mais le fait de ressentir le carême comme un temps spécial, une chose qui est constamment présente et qu'on ne doit pas perdre, mutiler ou détruire. Là encore, comme pour le jeûne, une simple privation ou l'abstinence ne sont pas suffisantes, il leur faut leur correspondant positif. Le silence produit par l'absence des bruits du monde qu'auraient apportés les masse médias doit être comblé par quelque chose de positif. Si la prière nourrit notre âme, notre intelligence a aussi besoin de nourriture, car c'est précisément l'intellect de l'homme qui est aujourd'hui détruit par le bruit incessant que nous assènent la télévision, la radio, les journaux, les illustrés etc. Ce que nous suggérons, en conséquence, en plus de l'effort purement spirituel, c'est un effort intellectuel. Combien de chefs d'œuvre, combien de fruits merveilleux de la pensée humaine, de l'imagination et de l'esprit créateur négligeons nous dans notre vie ! Simplement parce que, au retour du travail, lorsque nous rentrons à la maison, fatigués physiquement et intellectuellement, il nous est tellement plus facile de tourner le bouton de la télévision ou de nous plonger dans le vide parfait d'un illustré. Mais supposons que nous nous préparions un programme de Carême, supposons que nous fassions à l’avance une bonne liste de livres à lire pendant le carême ? Il n'est pas nécessaire que tous soient des livres "religieux" ; tout le monde n'est pas appelé à être théologien. Et pourtant il y a tant de "théologie" implicite dans certains chefs-d'œuvre de la littérature ! Et tout ce qui enrichit notre intelligence, tout ce qui est le fruit authentique de l'esprit créateur de l’homme est béni par l’Église et peut acquérir une valeur spirituelle, s'il est bien utilisé. Nous savons que les quatrième et cinquième dimanches de Carême sont dédiés à la commémoraison de deux grands maîtres de la spiritualité chrétienne, saint Jean Climaque et sainte Marie l’Égyptienne. Il nous faut y voir une nette indication de ce que l’Église veut que nous fassions pendant le carême : chercher à enrichir intellectuellement et spirituellement notre monde intérieur, lire et méditer sur ce qui peut le mieux nous aider à recouvrer ce monde intérieur et sa joie. De cette joie, de la vraie vocation de l'homme, celle qui s'accomplit au-dedans et non au-dehors, le monde moderne aujourd'hui ne nous donne pas la moindre idée ; et pourtant, sans cette joie, et si l’on ne voit pas dans le carême un pèlerinage aux profondeurs de notre être humain, le carême perd tout son sens. Et enfin, que peut bien être le sens du carême, durant les longues heures passées hors du foyer : déplacements, travail au bureau, devoirs professionnels, rencontres avec nos collègues et amis ? Bien qu'on ne puisse donner ici, pas plus qu'ailleurs, aucune "recette" bien déterminée, il est possible d'avancer quelques considérations très générales. En premier lieu, le carême est un temps propice pour mesurer le caractère, incroyablement superficiel, de nos relations avec les hommes, les choses et le travail. Les slogans : "Garde le sourire" et "Prends les choses comme elles viennent !" sont réellement les grands "commandements" que nous suivons, joyeusement, et ils signifient : Ne t’engage pas, ne pose pas de question, n'approfondis pas tes relations avec les autres ; garde les règles du jeu qui combine une attitude amicale à une indifférence totale, considère toute chose en fonction des gains matériels, des bénéfices et de l’avancement ; autrement dit : Fais partie d'un monde qui utilise constamment les grands mots de liberté, responsabilité, dévouement, etc., et qui, en fait, suit le principe matérialiste selon lequel l'homme est ce qu'il mange ! Le carême est le moment de la recherche du sens, du sens de la vie professionnelle, considérée en termes de vocation ; du sens de ma relation aux autres, du sens de l'amitié, du sens de ma responsabilité. Il n'y a aucun métier, aucune vocation qui ne puissent être "transformés", ne fût-ce qu'un peu, en termes non de plus grande efficacité ou de meilleure organisation, mais en termes de valeur humaine. C'est un même effort d'intériorisation de toutes nos relations qui nous est demandé ici, du fait que nous sommes des êtres libres, devenus (sans le savoir, bien souvent) prisonniers de systèmes qui déshumanisent progressivement le monde. Et notre foi ne peut avoir un sens que si elle est mise en rapport avec la vie dans toute sa complexité. Une multitude de gens pensent que les changements nécessaires ne viennent que de l’extérieur, des révolutions et des modifications des conditions extérieures. À nous, chrétiens, de prouver qu'en réalité tout vient de l'intérieur, de la foi et de la vie selon la foi. Quand l’Église pénétra dans le monde gréco-romain, elle ne dénonça pas l'esclavage, n'appela pas à la révolution. C'est sa foi et la nouvelle vision de l'homme et de la vie qui était la sienne qui, progressivement, rendirent impossible l'esclavage. Un saint - et "saint" signifie ici simplement un homme qui prend à tout instant sa foi au sérieux - fera plus pour changer le monde que mille programmes imprimés. Le saint est, en ce monde, le seul vrai révolutionnaire. En second lieu, et ceci sera notre dernière remarque générale, le carême est le temps où nous devons essayer de maîtriser nos paroles. Notre monde est terriblement verbaliste, et nous sommes constamment submergés par des mots qui ont perdu leur sens et, partant, leur force. Le Christianisme révèle le caractère sacré de la parole, don véritablement divin fait à l'homme. C’est la raison pour laquelle nos paroles sont douées d'un pouvoir extraordinaire, soit positif, soit négatif. C'est aussi pour cette raison que nous serons jugés sur nos paroles : « Or, je vous le dis : de toute parole sans fondement que les hommes auront proférée, ils rendront compte au Jour du Jugement ; car c'est d’après tes paroles que tu seras justifié, et c'est d'après tes paroles que tu seras condamné » (Mt 12,36-37). Maîtriser ses paroles, c'est en retrouver le sérieux et le caractère sacré ; c'est comprendre que, parfois, une plaisanterie "innocente", que nous avons prononcée sans même y penser, peut avoir des conséquences désastreuses - peut-être la "dernière goutte" qui jette un homme au fond du désespoir et de l'anéantissement. Mais la parole peut aussi être un témoignage. Une conversation fortuite au bureau, avec un collègue, peut faire plus pour communiquer une conception de la vie, une attitude envers les autres hommes ou à l'égard du travail, que tout un sermon. Cette conversation peut jeter la semence qui provoquera une question, qui fera envisager la possibilité de concevoir autrement la vie, qui fera souhaiter en savoir davantage. Nous n'avons pas idée à quel point, en fait, nous nous influençons constamment les uns les autres par nos paroles, par le style même de notre personnalité. Finalement, les hommes sont convertis à Dieu, non parce que quelqu'un s'est montré capable de leur fournir de brillantes explications, mais parce qu'ils ont vu en lui cette lumière, cette joie, cette profondeur, ce sérieux, cet amour qui, seuls, révèlent la présence et la puissance de Dieu dans le monde. Si donc le carême est pour l'homme une redécouverte de sa foi, il est aussi pour lui une redécouverte de la vie, de son sens divin et de sa profondeur sacrée. C'est en nous abstenant de la nourriture que nous redécouvrons sa douceur et que nous réapprenons à la recevoir de Dieu avec joie et gratitude. C'est en réduisant la musique et les divertissements, les conversations et les entretiens superficiels que nous redécouvrons la valeur dernière des relations humaines, du travail de l’homme et de son art. Et nous redécouvrons tout ceci tout simplement parce que nous redécouvrons Dieu lui-même, parce que nous retournons à Lui, et, en Lui, à tout ce qu'il nous a donné, dans sa miséricorde et son amour infinis. C'est ce que nous chantons la nuit de Pâques : "Aujourd'hui, tout est rempli de lumière : Ciel, terre et lieux dessous la terre ! Toute la création célèbre la Résurrection du Christ en qui est son fondement..." Cette attente, ne la déçois pas, ô Ami des hommes !


Extrait du livre d’Alexandre Schmemann,

 
 
 

Posts récents

Voir tout

Comments


  • Facebook
  • Twitter
  • Instagram
Visit Us
bottom of page